Yam Wekre : Un outil pédagogique centré sur l’enfant

10 septembre 2025

Développé par Asmae au Burkina Faso, le Yam Wekre, un support imagier, est une innovation pédagogique. Il permet la diffusion et l’appropriation d’une pédagogie ludique et participative mise en œuvre par les éducateurs du préscolaire à destination des enfants de 3 à 6 ans ainsi qu’à l’école primaire. Composé de 312 images réparties en 29 thèmes pédagogiques, cet imagier est adapté au contexte burkinabé, ce qui facilite son appropriation à la fois par les éducateurs ainsi que par les enfants.
Pour en savoir plus nous avons interviewé Saleymata Gadiaga – Responsable des Opérations et Partenariats chez Asmae Burkina Faso.

En quoi cet outil répond à un besoin d’être formé et aux besoins de la tranche d’âge des 3-6 ans ? 

Cet outil centré sur l’enfant comble un manque criant d’outils pédagogiques. Son utilisation crée un environnement propice à un apprentissage de qualité, qui concourt également à la protection de l’enfant. L’imagier Yam Wekre renforce leur développement et les places au centre de leur apprentissage à travers leur pleine participation. Les activités motrices et psychosociales menées permettent de développer le langage et de développer des compétences psychomotrices, socioaffectives et cognitives. Il permet aussi de détecter des cas d’enfants à risque ou en danger. L’imagier est une source de motivation. Il rend les activités attrayantes et assure la fixation des acquisitions, développe l’esprit d’imagination et de créativité et aide à la semi-concrétisation des activités.

En quoi la méthode pédagogique est-elle adaptée ?

Différentes méthodes pédagogiques sont utilisées dans le cadre de l’imagier. Elles s’adaptent au niveau des enfants ainsi qu’à leur environnement social. Le travail de groupe offre une meilleure prise en compte des petits et grands groupes. La pédagogie participative implique les enfants dans le processus d’apprentissage, l’approche ludique permet aux enfants d’acquérir des connaissances à travers le jeu. Plusieurs approches transverses sont prises en compte, notamment l’approche genre qui assure l’implication des filles et des garçons et leur représentation non stéréotypée dans l’imagier. L’approche inclusive renforce la prise en compte des enfants sans distinction avec un accent sur les enfants en situation de handicap. Ces méthodes d’enseignement s’adaptent aussi bien en contexte d’urgence et de développement, quel que soit l’âge des enfants et leur contexte de vie, pour faciliter les acquisitions.

Le développement du Yam Wekre a été piloté pour la première fois de 2015 à 2018 et cofinancé par l’Agence Française de
Développement. Comment poursuivez-vous son essaimage et sa généralisation au Burkina Faso ?

L’imagier Yam Wekre a suivi une phase d’expérimentation, d’extension et de généralisation de trois années chacune. Dans ce cadre, Asmae a développé un mécanisme de diffusion de l’outil en étroite collaboration avec l’Etat pour en assurer la pérennité. L’élaboration de la stratégie de généralisation a été portée et pilotée par l’Etat ainsi que la stratégie de formation des professionnels à l’outil. Les structures couvertes sont désormais des centres d’éveil et d’éducation préscolaire, des Bisongo (préscolaire communautaire), des crèches et le déploiement est passé d’une à six régions depuis la phase d’expérimentation jusqu’à la généralisation. Une nouvelle phase de passage à l’échelle de l’outil est désormais financée par Enabel et l’Union Européenne, pour couvrir de nouvelles zones et former encore plus de professionnelles et professionnels à son utilisation.

Combien de professionnels et d’enfants ont pu bénéficier de cette approche pédagogique ?

Aujourd’hui, on compte près de 669 professionnels formés dans le cadre du projet PPEE et 173 personnes dont 95 femmes dans le cadre du projet PEACE.
Ce sont 42 753 enfants dont 21 465 filles qui ont pu profiter de l’imagier dans le cadre du projet PPEE et 12 390 enfants dont 5 468 filles qui ont pu profiter de l’imagier dans le cadre du projet PEACE.

 

Merci à nos partenaires financiers : ENABEL et l’Union Européenne