Égypte : Protection des enfants, un enjeu majeur dans les quartiers des chiffonniers du Caire

10 mars 2023

En 2015, une étude a montré que 84 % des enfants âgés de 2 à 14 ans sont exposés à des violences physiques et psychologiques dans les gouvernorats du Caire, d’Alexandrie et d’Assouan*. Les châtiments corporels à l’école sont largement utilisés même s’ils sont officiellement interdits. Le travail des enfants, les mutilations génitales féminines, les mariages et grossesses précoces restent également des problématiques importantes en Égypte. En 2022, Asmae étend ses zones d’interventions dans trois quartiers informels au Caire : Manshiet Nasr, Ezbet el Nakhl et El Marg, chez les chiffonniers où Sœur Emmanuelle a débuté sa mission. Ce projet s’inscrit dans le programme multi pays, « Protégeons les Enfants Affectés par les Conflits ou l’Exclusion » (PEACE).

Améliorer les services de protection pour 1200 enfants marginalisés 

Les quartiers des chiffonniers abritent principalement des populations de Haute Égypte ayant migré vers Le Caire dans les années 60 pour des raisons économiques. Ces populations vivent dans des conditions très précaires et les enfants sont exposés à différentes formes de violences qui mettent en péril leur avenir. L’objectif du projet, déployé sur 3 ans, est d’améliorer les services de protection de 1200 enfants et jeunes de 6 à 17 ans marginalisés et d’accompagner 600 parents. Il s’agit de renforcer les droits de l’enfant en plaçant les enfants bénéficiaires comme acteurs du changement. Les enfants seront ainsi capables de représenter leurs problèmes et de contribuer au respect de la protection de l’enfance dans leurs communautés grâce à une meilleure connaissance de leurs droits. Les communautés, les enseignants et les parents seront amenés à prendre conscience de leur rôle dans la protection des enfants via des sensibilisations. Les enseignants seront formés pour adopter une discipline positive, interdisant les châtiments corporels à l’école. L’objectif est également de permettre aux enseignants et travailleurs sociaux d’être capables d’identifier et de signaler un risque ou une violation de la protection de l’enfance et de fournir les premiers soins ainsi qu’un soutien psychosocial aux jeunes victimes d’abus ou d’exploitation. Le projet prévoit également une action dans les écoles. Nos partenaires locaux seront aussi amenés à travailler en réseau avec les autorités gouvernementales et les organisations de la société civile afin de partager les bonnes pratiques de la protection de l’enfance.

Des formations sur les droits de l’enfant et la politique de protection de l’enfant

Afin de garantir la qualité de la mise en œuvre du projet, il était primordial de commencer par améliorer les compétences des partenaires du projet sur différents sujets clés. Au mois de juillet, les partenaires ont été formés aux droits de l’enfant et aux formes d’abus dont ils peuvent être victimes. Ils ont aussi participé à une formation sur la politique de sauvegarde et de protection de l’enfant afin qu’ils soient en capacité de rédiger leur propre charte. 70 % des personnes formées ont déclaré un grand intérêt pour les compétences et savoirs dispensés. Les formations prennent en compte les inégalités de genre auxquelles sont confrontés les enfants, en particulier les filles qui sont plus touchées par les abus sexuels et parfois forcées de se marier très tôt. Lors des différentes formations, les partenaires ont été sensibilisés à l’importance de la participation des enfants : inclure ces derniers dans toutes les étapes pour mieux les aider.

Asmae remercie ses partenaires : Fonds de dotation Technip Energies, Sœur Emmanuelle Belgium.

*Unicef