Dans un monde où les conflits armés continuent de compromettre les droits fondamentaux des enfants, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se trouvent à un carrefour critique. L’aggravation de la situation au Sahel pousse des millions de personnes à fuir leurs lieux de résidence. En Côte d’Ivoire, on compte 59 545 demandeurs d’asile*. Au Burkina Faso, 2 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Face à cette crise, des enfants en situation de vulnérabilité s’engagent au sein de programme PEACE (Protégeons les Enfants Affectés par les Conflits ou l’Exclusion) construit à partir de leurs besoins.
Enfants en danger : les conflits au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire compromettent leur protection et leur accès à l’éducation
Les déplacements ont des conséquences sur l’application des droits à la protection et à l’éducation des enfants. Des milliers de familles déplacées vivent dans des conditions critiques, sans accès à l’eau potable ni à des sanitaires. Les enfants déplacés peuvent être coupés de leur communauté et des interactions avec d’autres enfants, tandis que les établissements éducatifs, qui jouent généralement un rôle clé dans la gestion des traumatismes et le soutien à la santé des enfants, ne leur sont pas toujours accessibles.
Ces enfants sont exposés à un environnement où les violences physiques et sexuelles sont exacerbées. Les ruptures dans leur éducation menacent aussi leur avenir
Construire l’avenir : des enfants et des familles se sensibilisent pour garantir un environnement protecteur
Dans le cadre du programme PEACE, des parents et des enfants s’informent et se sensibilisent à des thématiques essentielles telles que la communication parent-enfant, les violences faites aux enfants, l’excision et les mariages précoces. Près de 8 000 enfants et 4 000 parents appréhendent ainsi désormais mieux ces enjeux cruciaux, pour se protéger et protéger les autres des dangers qui en découlent.
Les activités menées par les organisations partenaires d’Asmae sont coconstruites pour placer les enfants au centre des préoccupations. Les équipes peuvent détecter rapidement les situations à risque, et identifier les enfants ayant besoin d’un soutien psychosocial, médical ou nutritionnel.
Au nord du Burkina Faso, près de 6 500 enfants s’engagent dans des activités éducatives et sociales notamment des ateliers de lecture grâce à nos « bibliomotos », des tricycles transformés en bibliothèques mobiles. En parallèle, ils participent activement à des ateliers de chant, de danse et à des séances de sensibilisation sur les droits de l’enfant, la santé et l’hygiène. En Côte d’Ivoire, à Korhogo, Asmae a réalisé près de 300 visites à domicile pour mieux comprendre le contexte de vie des enfants, identifier leurs besoins spécifiques et ceux de leurs familles. Elles permettent également de sensibiliser les familles et de leur offrir un soutien psychosocial.
Des acteurs engagés pour une protection renforcée des enfants
Pour répondre de manière adéquate aux besoins exprimés par les enfants et leurs familles, Asmae met un accent particulier sur l’accompagnement des professionnels qui interviennent au plus près des populations en situation de vulnérabilité.
En proposant des formations et en favorisant la mise en réseau de ces professionnels, Asmae s’assure que chaque partenaire dispose des outils nécessaires pour offrir un accompagnement adapté aux besoins des enfants et de leurs familles. Au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, le personnel a en outre bénéficié d’une formation sur la participation des enfants, visant à les placer au cœur de leur propre développement et pour leur permettre de s’exprimer et de participer activement à leurs parcours.
Au Burkina Faso, près de 7 500 structures éducatives ont été formées et dotées de l’imagier « Yam Wekre « , un outil développé par Asmae pour améliorer les compétences en lecture et en langage des enfants. En Côte d’Ivoire, des formations sur la protection de l’enfance ont été mises en place pour renforcer les compétences des professionnels dans la détection des signes de violence chez les enfants. Les participants ont souligné la pertinence de ces formations, notant une amélioration significative de leurs capacités à protéger les enfants et à favoriser un environnement d’apprentissage sûr.
* Agence des Nations Unies pour les réfugiés, juin 2024