Le projet « Yalla pour l’Emploi et la Protection » redonne confiance et espoir aux jeunes libanais

8 février 2023

Après les explosions du port de Beyrouth, le projet YEP a été conçu pour insérer socialement et économiquement des jeunes très vulnérables en un temps record. Impactés par l’explosion et la crise économique, 270 jeunes réfugiés syriens et libanais bénéficient de ce projet qui favorise le vivre ensemble dans un pays où les tensions communautaires sont en augmentation.

Un parcours efficace pour les jeunes

Le projet a démarré par une étude de marché qui a permis d’identifier les métiers en tension accessibles à des jeunes non qualifiés. Parallèlement à la construction des cursus de formation, notre partenaire opérationnel a réalisé un travail de ciblage des jeunes les plus vulnérables du quartier touché par les explosions, sur la base de critères sociaux objectifs. Conçu pour être le plus efficace possible, le parcours des jeunes comprend 3 à 4 étapes clés que suivront différentes promotions :

1/ une formation courte et très pratique sur un métier choisi par chaque jeune,

2/ l’achat d’un kit professionnel permettant de démarrer une activité avec du matériel professionnel et l’acquisition de matières premières, par exemple pour la restauration et la couture,

3/ pour ceux qui souhaitent ouvrir une micro-entreprise une formation au marketing pour assurer la promotion de leur activité notamment sur les réseaux sociaux, et pour ceux qui préfèrent un travail salarié l’accompagnement à la recherche d’un emploi jusqu’à ce qu’il soit trouvé.

4/ une bourse d’entrepreneuriat supplémentaire pour les projets les plus aboutis. Compte tenu du niveau de ressources très bas des jeunes et de leurs familles, les métiers qui peuvent être exercés à leur domicile sont privilégiés. Cette approche évite de payer des frais de transports, de location d’un local professionnel et favorise donc la rentabilité des jeunes pousses.

Un nouvel espoir

Le rêve de Leila est de monter son propre restaurant. En tant que réfugiée syrienne de 14 ans, déjà mariée (il n’y a pas d’âge légal pour le mariage au Liban), pour elle, le projet mené par Asmae et son partenaire est une opportunité unique de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle. Elle suit la formation pâtisserie depuis 4 mois à raison de 3 à 4 heures par jour, deux fois par semaine.

« Je suis syrienne, je vis au Liban. J’ai connu le projet à travers Instagram et Facebook. Grâce à ce projet j’ai la chance de réaliser mon rêve et de travailler. J’apprends la cuisine et la pâtisserie et avec la formation, je suis plus épanouie et convaincue qu’un jour je pourrai ouvrir mon propre restaurant en ligne. »

Leïla, 14 ans

Pour Lamia, 20 ans, également réfugiée syrienne qui a quitté l’école en CE2 à cause de la guerre, le projet lui redonne espoir et la rend tout simplement heureuse. Une fois qu’elle aura achevé sa formation en couture, son rêve est de faire travailler d’autres femmes pour leur permettre de devenir autonome et de ne pas vivre sous la coupe de leur famille et des schémas patriarcaux fortement ancrés dans sa communauté.

En plus de favoriser l’insertion professionnelle, le projet permet aux jeunes issus de différentes communautés de se rencontrer et de développer leurs compétences de vie comme les capacités d’expression et la confiance en soi. Des groupes de parole permettent d’aborder des sujets comme les relations hommes/femmes, les violences et abus dont peuvent être victimes les jeunes… autant de facteurs pour construire une cohésion sociale mise à mal par la succession de crises que connaît le pays depuis le début de la guerre en Syrie.

Portrait de Feryal Moghrabi, Directrice des programmes de Farah Social Foundation – organisation partenaire du projet

« Je suis la directrice de Farah Social Foundation, mon rôle au sein de la fondation est de coordonner l’ensemble des projets en cours, les équipes et de concevoir de nouveaux projets pour répondre aux immenses besoins. Farah Social Foundation travaille dans cinq secteurs : l’aide humanitaire, la santé, l’agriculture, l’éducation professionnelle et le support aux femmes et aux jeunes. Avec le soutien d’Asmae, nous avons lancé le projet « YEP » qui donne des résultats très impressionnants, au-delà de ce que nous avions prévu. Après cette formation, une aide financière leur sera attribuée afin qu’ils puissent démarrer leur propre activité. Via le projet, des formations en restauration et en couture, particulièrement nécessaires au vu de la crise que traverse le pays, sont dispensées à 20 filles et 20 garçons. »

Ce projet est réalisé avec le soutien de : AFD, Fondation de France et Fondation Mazars.